par Sédir
Prenez [...] un livre. La vie qu’il recèle communiquera d’elle-même avec la vie en vous ; la vie matérielle de ce volume parlera avec la vie de vos doigts, de vos yeux, de vos lèvres. Le papier, les caractères sont acteurs dans des drames physico-chimiques et fluidiques ; enregistreurs fidèles, ils portent les images de tout être qui les a touchés, de toute scène où ils assistèrent, de l’atelier, de la chambre, du meuble où ils furent. Ils palpitent encore du travail des protes. Bien plus, en eux s’est emprisonnée volontairement, s’est incarnée la vie même de l’auteur, dans ce·qu’elle a de plus riche, de plus intime, d’immortel et d’idéal.
Vous, lecteur, vous satisfaites un désir : désir d’amusement, d’étude, de réconfort ou d’enthousiasme. Que sont les désirs, sinon les formes primitives de la Vie, les besoins radicaux d’expansion et d’accroissement du moi ? Et qu’est-ce qui donne au moi la force de chercher à se parfaire, sinon le sentiment de ses lacunes, par une comparaison tacite avec son idéal ?
Lire, c’est donc rechercher son idéal, au moyen de l’idéal d’un autre ; c’est joindre deux idéals et toutes leurs expressions : mentales, esthétiques, physiques même. La main, en effet, qui tourne les pages modifie l’état du papier ; et le contact de ce papier modifie à son tour la vie de nos doigts. Les yeux versent des forces sur les caractères comme ces caractères influent sur la vie de notre rétine. Notre intellect parle avec les idées dont ces mots sont les corps ; et notre âme enfin, dans le silence auguste des espaces éternels, entame d’ineffables colloques avec les âmes de ces idées, clouées sur les feuillets.
Car toute forme contient un aspect d’absolu.
Une lecture, c’est un drame. Quels efforts profonds du lecteur ! Comme il désire savoir, comme il est anxieux de comprendre, comme il tâtonne, comme il s’élance, comme il bute douloureusement, comme il s’envole quand même ! Et quelle joie, quand il a saisi la robe étincelante de l’Idée !
Elle n’est point hostile à l’homme cependant. Elle l’aime ; elle voudrait habiter parmi nous. C’est nous qui sommes maladroits ; c’est l’égoïsme de nos convoitises qui élève des haies épineuses entre les anges de l’intelligence et nous-mêmes. Ces envoyés aussi se meurtrissent et s’exténuent dans les sentes raboteuses de la pensée terrestre.
Nous resterions confondus d’étonnement et de regrets si, tout à coup, nos yeux, dessillés, pouvaient voir combien d’êtres travaillent et peinent pour que ce collégien arrive à comprendre Platon ou Kant. Rien ne se passe sans la collaboration d’une foule d’ouvriers. Entre l’étudiant et son livre vont et viennent des génies, des anges, les esprits des anciens lecteurs de ce livre, les images de toutes les actions que ce livre a provoquées, et l’âme elle-même de l’auteur [...] qui autrefois sut donner sa vie pour offrir à l’Idée le corps indispensable à sa mission terrestre.
L’Évangile dans l'invisible, L'enfance du Christ, 1926, pp. 34-36, [extrait]
Bonjour,
Ce qui reste merveilleux avec les auteurs issus de la Tradition, donc qui y ont été initiés par le biais d'un plus grand Humble qu'eux, c'est que derrière leur texte et leurs mots, on peut découvrir facilement la substance propre, L'Indéfini précédent le fini dans le lequel nous évoluons.Ils traduisent de façon précise des plans et plus tard des faits qu'aujourd'hui la science commence à peine à découvrir. Ou alors qu'elle peine à publier universitairement sur le plan médical par exemple (et je rappelle les anecdotes prophétiques de Mr de Lyon sur la chromothérapie alors qu'on découvrait à peine les rayons X qui tuèrent Lalande par ailleurs). Tout cela, tellement nous sommes inondés des mensonges de la science de Descartes ou de Newton !
Tradition, ne signifie pas "ancien" mais dans le Droit Chemin. "Je suis assis à la droite du Père" disais l'Autre. Maintenant que veut dire être droit, sur un chemin ? Là réside toute la nuance qu'on retrouve par exemple dans les théories quantiennes, les brins d'ADN ou des Tors ou Cordes manifestant ainsi à noter en conscience que tout est Conscience prédéfinie avant une certaine manifestation qui ne serait que de notre ressort pour le fini. Nous ne serions à la fois que l'intention et la manifestation situées tous deux à partir d'une Unité Eternelle :"qui n'a pas de temps" selon l'étymologie et non pas une suite infinie de temps pérenne comme le traduisent les hommes religieux ou des associations n'ayant aucun savoir de la langue et qui vivent selon des dogmes créant davantage de discorde entre les peuples. Observons avec amusement toutes ces sectes chrétiennes par exemple, qui annoncent sous couvert du secret qu'elles possèdent la vérité, le juste Rituel, le nouveau disciple ou pire le Christ revenu chez eux, qu'elle sont la vraie église de St Jean et tout ce panier de conneries édifiées au départ pour le plan symbolique et non pas pour celui d'une légende ou d'un mythe finissant par être pris au sérieux des siècles plus tard. Les francs maçons firent de même avec leur Hiram au 3ème grade des bleues.
Tout cela fait preuve a contrario de ce qui était déjà annoncé dans les Evangiles : "là où l'on vous dirait que le Christ serait, n'y allez pas. ce sera un faux prophète disait approximativement encore l'Autre ! Le "tout Autre" comme on dit chez nous les Juifs, le Grand Kaddosch, LE TOUT AUTRE à comprendre dans son essence pour la loi mosaïque ou la substance du rituel chrétien si on se donne la peine de gratter le vernis de la hiérarchie. Si on décide de monter sur la montagne comme les purs corannistes, (ou Moïse sur le Sinaï) ou les étudiants de Corbin et encore Guénon, ou de Teilhard de Chardin dont je rappelle les émouvantes pages sur la question de l'histoire du genre humain ou de "sa" messe cosmique dans l'Ordre des mondes, précisément très proche de la théorie quantienne car il la situe au milieu d'un désert, autre moyen de définir l'univers quantique du vide étant le néant donnatt naissance à tous les possibles et que soulève aussi Sédir que j'aime nommer "celui qui sait". Combien de ses disciples surent éplucher l'oignon textuel qu'il rédigea pour enfin lire qu'il n'y a aucune souffrance si ce n'est celle qu'on se créé soi-même.
Observons les myriades de ces petits êtres invisibles , quantiens amoureux de notre prière et le vide sera un soleil plein ; de bonheur.
Mais cela sera un autre commentaire....
bien à vous, charlot le discréditeur.
Rédigé par : charles | 11 octobre 2012 à 09:51
Bonjour Charles,
Je vous ai lu avec intérêt. A l'occasion d'un autre commentaire, j'aimerais en effet que vous développiez : "il n'y a aucune souffrance si ce n'est celle qu'on se crée soi-même".
J'aime votre dernière phrase sur les "myriades de ces petits êtres invisibles".
Bien à vous !
Rédigé par : Laurent | 05 novembre 2012 à 20:54