par Cornélius
« Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je revienne qu’est-ce que cela te fait ? »
(Jn 21, 22)
Je souhaiterais vous dire quelques mots sur l’apôtre Jean, car sa figure tendre et énigmatique porte en elle les espoirs spirituels les plus profonds et les plus encourageants de notre humanité encore médiocre.
Nous ignorons le lieu et la date exacte de sa naissance. Né vers l’an 3 en Palestine, il est le second fils de Marie-Salomé et de Zébédée, une modeste famille de pêcheurs, ayant tout de même un lien de parenté avec la Sainte famille. Son frère aîné, Jacques, sera désigné plus tard « le Majeur », à cause de sa grandeur spirituelle ; il formera avec lui un magnifique tandem sur la montagne éternelle.
Dans l’Évangile, Jean se manifeste pour la première fois dans la scène de l’appel des disciples au bord du lac de Tibériade. Il est avec son frère et son père, en train de réparer tranquillement leurs filets dans une barque amarrée, lorsque Jésus-Christ, qui vient à eux, dit aux deux frères : « Suivez moi »(Mt 1,19). Dès qu’ils entendent cette voix troublante, toutes les réalités de la terre s’évanouissent, ils quittent tout, sans hésitation, pour suivre l’inconnu. Cette obéissance immédiate ne peut être que le signe d’une grande vieillesse d’âme, et d’une très longue attente. Les deux répondent avec tant d’ardeur et de dévotion que le Maître leur donne le surnom de « boanerges », c’est-à-dire « fils du tonnerre ». La figure de l’éclair est celle du trait d’union électrique et fluidique entre les puissances du Ciel et la Terre, Jean et Jacques sont les intermédiaires de la volonté divine.
Sédir précise sur ce point qu’ils avaient été choisis pour accompagner leur maître bien auparavant, et comme les autres apôtres, ils étaient des êtres très élevés ayant évolué pendant des siècles, avec tout ce que cela compte comme fatigue et souffrance, mais cependant aucun d’entre d’eux n’était encore entré au Ciel. La grande visionnaire Anne Catherine Emmerich confirme cette idée lorsqu’elle décrit cette scène de l’appel des premiers apôtres, en indiquant que Jésus connaissait alors Jean depuis longtemps.
De l’appellation ardente de « fils du tonnerre » certains déduisent qu’il pouvait être un disciple zélé du Baptiste. À vrai dire nous l’ignorons ; c’est possible. Des gnostiques sont allés jusqu’à identifier son esprit avec celui de Jean-Baptiste, car des légendes d’immortalité entourent ces deux personnages. Pour l’intelligence chronologique nous dirons quelques mots sur ce point obscur à la fin de ce petit texte. La terre peut ne plus avoir de droit sur ces deux âmes en effet, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient un seul et même personnage et que leur entrée dans le Ciel s’effectue en même temps. Si l’on en croit l’enseignement ésotérique secret des « Rachetés de l’Éternel », il est un fait qu’une fois au Ciel, les êtres spirituels sont souvent collectifs, et qu’un groupement de chrétiens purs forme un Ange dans le Ciel.
Jean est un être à part, sa fonction est différente de celle du Baptiste portée vers l’ascétisme. Il s’agit d’un être pauvre matériellement, loin d’être exempt de lacunes, mais son cœur est simple et obéissant, son âme pure et virginale, et cela suffit à Dieu pour lui réserver un destin des plus extraordinaires. Jean est le grand privilégié de l’Évangile. Qui n’aimerait pas être à sa place ? Il est toujours là dans les grandes occasions. Son prénom, aux origines hébraïques, est la signature de son existence : « Yohanan » signifie le « Seigneur a fait grâce » ! Toute sa vie il bénéficiera de cette grâce, de cette bonté naturelle et spontanée que l’on donne aux enfants. Alors qu’il est vraisemblablement le plus jeune des apôtres, selon toute apparence, il va vivre au cœur de la compagnie de son Maître en devenant le fameux disciple bien-aimé. On pourrait presque dire qu’il est le préféré de Jésus-Christ, même si paradoxalement celui-ci aime tout un chacun de la même force. Il ne se donne cependant pas à tous de la même manière. Un grand enseignement spirituel se trouve derrière la simplicité de la vie de Jean, derrière cette intimité secrète qu’il porte en son cœur. Ayant choisi de vivre pour l’amour et acceptant modestement de se mettre sous le joug de son Maître, le Ciel le sauve d’un destin trop lourd, et le comble des plus beaux trésors mystiques, et ceux-là sont bien supérieurs à tout ce que l’on peut imaginer. Jean est témoin de la résurrection de la fille de Jaïre. Avec Jacques et Pierre, il assiste sur le mont Thabor à la transfiguration du Christ et plus tard à l’agonie au jardin des oliviers, alors que les autres sont restés dans le jardin de Gethsémani, situé plus bas. Après la crucifixion, Jean plus svelte que Pierre, arrive le premier au tombeau que Madeleine a trouvé vide. Saisi dans la grotte par la vision d’un ange, il n’ose entrer, et laisse la place à Pierre qui, lui, ne le verra pas. De cette rencontre céleste il croit tout de suite à la résurrection. Par humilité, il n’en parle pas dans son évangile. Quant au voile sur son identité qui a fait couler tant d’encre, nous souhaitons y voir encore de la modestie. C’est encore lui qui reconnaît le premier le divin ressuscité sur le rivage du lac de Génésareth en Galilée !
Jean échappe au martyr et il sera le dernier survivant du collège des douze. Il boira la coupe empoisonnée offerte par le grand prêtre païen Aristodème sans en être affecté. Jean est donc le dernier témoin de la vie du Christ, la Providence l’a décidé ainsi.
Mais le fait le plus imposant reste à notre avis l’insigne faveur de reposer à la dernière cène sur le sein de Jésus, qui a son heure suprême lui confiera sa Mère, pour qu’elle ne soit pas abandonnée, jusqu’à sa mort. Jean peut devenir le digne « fils adoptif de la Vierge ».
Pourtant Jean et son frère ne sont pas exempts de défauts. Lors de son noviciat, le zèle de Jean est plus fougueux que sage, et Jésus dû plus d’une fois en arrêter les éclats. Leur idée saugrenue de faire descendre le feu du ciel sur les samaritains, dont le seul crime est de n’avoir pas voulu la visite des Apôtres, leur vaut une réprimande. Charitable, et sans doute de la plus grande pureté de conscience, puisqu’il est surnommé le « vierge », Jean n’en manque pas moins parfois d’indulgence. Il n’admet pas qu’un étranger chasse les démons au nom de Jésus. Une autre fois, au moment où le sauveur annonce qu’on va le crucifier, les apôtres sont indignés par le manque de compassion des deux fils de Zébédée qui se jalousent les meilleures places au Royaume ! Ces petitesses ne suffisent pas cependant à ternir le portrait du bien-aimé qui possède dans le secret de sa chambre, à l’intérieur, ses plus grandes richesses.
Le « bien-aimé » est l’élu par excellence. Il n’a qu’un désir : accomplir de tout son cœur la volonté de son amant. Jésus, fils bien-aimé du Père, et Jean, disciple bien-aimé de Jésus, l’Esprit dans son amour incandescent les relient. La lumière entre dans le cœur de Jean en silence, et par dedans. Comme le dit l’admirable Ruysbroeck, Dieu accorde à ses bien-aimés la sagesse céleste qui enseigne toute vérité et la possibilité d’être établi en Lui en totale simplicité.
Lorsque après la résurrection, et juste avant de constituer les sept églises, Jésus montre ses plaies à Thomas, dans la chambre haute, il remet à Jean un ample manteau brodé par les femmes de Béthanie et un long bâton brillant d’un éclat métallique, recourbé en haut comme une crosse. Ce sont les symboles par excellence des pasteurs et plus que cela car ces objets seront porteurs de vertus particulières. Plus tard ce manteau, en face d’Aristodème, lui servira à ressusciter deux corps.
Après la Pentecôte, pendant quelques temps, Pierre et Jean, vivants réceptacles d’un rayon de l’Esprit-Saint, cheminent ensemble. Inséparables, ayant reçu sensiblement tous deux plus que les autres, ils ne craignent plus ni la mort, ni les soucis, ni les douleurs, ni aucune nécessité, plus rien. Ils sont devenus les gardiens du troupeau, différents mais complémentaires. Pierre est le témoin fixe, le pasteur temporel, gardien de la doctrine ; Jean, s’effaçant derrière Pierre, est lui le pôle en mouvement, discret, plus proche du Ciel, sa fonction est uniquement spirituelle car entièrement dévouée à l’amour roi. L’un représente le Temple, l’autre les fondations souterraines. S’aimant en Jésus, ils ne forment qu’un cœur et qu’une âme. Cette unité dans l’amour est absolument nécessaire pour qu’elle puisse devenir une particule du Ciel sur terre, ce qui leur permet d’offrir la santé et la vie. Ils octroient au boiteux près de la Porte du Temple, non seulement la guérison, mais comme le dit très justement Phaneg, ils lui offrent « la lumière nécessaire pour découvrir en son cœur la petite étincelle de la Vie éternelle endormie jusque là ». Envoyés par le Père, ils prient, instruisent ensemble le peuple, et sont jetés dans une même prison à Jérusalem. Leur faute est qu’unis, leurs forces sont décuplées : ils convertissent et guérissent les âmes et les corps par milliers. Cela devrait nous laisser réfléchir sur la puissance de l’union sacrée des deux fonctions sacerdotales et royales, si la corruption n’en avait décidé autrement. L’heure de la disparition n’ayant point sonné, ils sont libérés par l’Ange du Seigneur. Ce miracle de la télé-transportation de leurs chairs n’aurait peut-être pas été possible, si leur constitution spéciale n’avait pas été préparée depuis plusieurs siècles. Ils quittent ensuite Jérusalem, fondent le groupe des 7 disciples, et reprennent leur apostolat dans plusieurs bourgs de la Samarie. De nombreuses autres fois, ces deux piliers de l’Église triomphante échapperont à la mort, car la volonté des hommes et les puissances terrestres n’ont pas de prise sur leurs corps portés par l’Esprit.
La tradition rapporte que Jean va ensuite évangéliser l’Asie mineure. À Ephèse il fait construire dans les collines qui bordent la ville, à côté du temple célèbre d’Artémis, la grande déesse de la chasse et de la nature sauvage de l’antiquité, une maison pour la Vierge. Il s’occupe avec amour de la sainte Mère jusqu’à sa dormition tout en continuant sa mission qui va durer un demi siècle. Jésus lui apparaît souvent, de nombreuses guérisons sont effectuées ; la tradition rapporte qu’il ressuscita même son amie la pieuse Drusienne. Au sujet de son séjour à Ephèse, la légende critique du « presbytre » asiatique rapportée par Papias en 125 ne nous intéresse pas, à partir du moment où une profonde identité spirituelle unit les cinq livres bibliques dont on adresse la paternité à Jean.
L’apôtre se penchera surtout sur les âmes grecques et païennes, et écoutera leurs aspirations. Son apostolat est le meilleur et le plus profond, car son action est douce et saine, à l’image des soins que lui a donné Jésus. Il soignera ainsi jusqu’à la vieillesse les cœurs blessés qui l’entourent. Lorsque la persécution du règne de Domitien l’arrache de cette action salvatrice, il est conduit de force à Rome et plongé, selon Tertullien, dans une chaudière d’huile bouillante. Il en sort plus frais et plus vigoureux. N’ayant pu le tuer, on l’exile à Patmos.
Sur cette île luxuriante, il est menacé à nouveau par un mage maléfique, Kynopse, et sa horde d’émules. Sa prière le délivre une fois de plus des attaques de l’adversaire. La légende, faisant sans doute référence au récit de Moïse, rapporte que ce dernier fut, en retour, englouti par la mer.
Du rocher de Patmos, alors que le climat sur l’Asie mineure est critique, et afin de continuer à veiller sur les 7 églises, il leur adresse un message sublime d’espérance, de courage et de joie : l’Apocalypse.
Ce récit prophétique, qui fait suite à une vision de la venue du Christ en gloire, est un soleil aussi brillant que brûlant. Il s’agit d’une révélation à la ligne essentielle et au sens de l’ensemble clair mais fourmillant d’images bizarres, d’échos kabbalistiques souvent difficiles à comprendre. Bien que l’œuvre semble avoir été longuement mûrie et élaborée, la puissance de l’Esprit-Saint y est certaine.
Pour Jean, les cieux se sont ouverts le jour de la Pentecôte. Emporté par l’un des rayons de l’Esprit-Saint afin « d’enseigner toutes choses », ses yeux d’aigle peuvent alors contempler les magnificences du Royaume Divin et sa chair recevoir la « mémoire spirituelle » qui lui permettra de se souvenir de ses visions dans les moindres détails. Ces visions sont définitives, car elles clôturent la bible : le drame cosmique de la fin des temps, le second retour du Christ, les destinées futures de l’Église, la résurrection générale et l’ouverture des parvis de la Jérusalem céleste sont générateurs d’espoir, de foi et de victoire pour toute la chrétienté.
Saint-Jean l’évangéliste est un vieillard lorsqu’il revient à Ephèse, vraisemblablement dans le courant de l’année 96, après la mort de Domitien. Après une méditation prolongée, répondant à la demande des fidèles d’Asie mineure, ces petits enfants qu’il aime et veut encourager, il va leur offrir le récit de ses souvenirs, décrire mieux que personne les richesses infinies du Christ dans le livre le plus spirituel qu’ait connue l’humanité. On y trouvera de la manière la plus limpide l’essence même du christianisme : la doctrine de la charité.
L’abrégé de ce message sublime et des trois épîtres est :« Aimons Dieu qui nous a aimés le premier, qui est l’amour même. »
Malheureusement, selon Sédir qui l’a appris dans certaines sociétés secrètes, cet ouvrage a été fortement réduit et soumis à des modifications au IIème siècle par des initiés d’Alexandrie souhaitant faire coller les étapes de la vie du Christ avec le modèle des hiérophanies antiques. La chronologie que l’on connaît aujourd’hui de la vie du Christ serait fausse. Terrible révélation ! Ces déformations ont participé au développement d’interprétations gnostiques et lucifériennes les plus sulfureuses. Heureusement l’essentiel a été préservé, car Dieu ne l’aurait pas permis.
Dans cette œuvre, la plus puissante que la terre ait portée en son sein, Dieu y est Esprit. La religion y est essentiellement une adoration en esprit et en vérité par laquelle nous rendons au Père ce que nous lui devons, sans autre condition.
Les paroles qui coulent des lèvres de Jean sur le Verbe et sa génération divine, complètent le livre biblique de la Sagesse et son Apocalypse, en révélant aux hommes que le Logos est le Christ vivant, vie et lumière des hommes, ultime révélation dépassant les plus hauts monuments de la métaphysique. Grâce à cette « échelle d’or qu’il dresse entre la Terre et le Ciel », pour reprendre les termes de l’éloquent Freppel, la pensée humaine est transportée dans le sein même de Dieu. La Genèse de l’éternité est mise en lumière pour la première fois et ses rayons transcendent les interminables généalogies des gnostiques ! Mystère parfait de l’incarnation, le Verbe, Jésus, fils unique qui habite dans le sein du Père, se fait chair et communique ainsi aux mondes matériels quelque chose de sa vertu, de sa Lumière et de son éternité.
La carrière de Jean se prolonge jusqu’à son extrême vieillesse, il est si vieux que certains croient qu’il ne mourra jamais. Il vieillit, mais l’expression de son visage reste toujours jeune et exprime la douceur, quant à son regard vermeil il brillait d’innocence. Cela ne l’empêchait pas, parait-il, de courir encore pour sauver ses brebis égarées. Cassien rapporte ce souvenir émouvant que le vieillard prenait le temps de jouer avec une perdrix apprivoisée et disait : « l’arc ne peut être toujours bandé ». La nature humaine est encore trop fragile pour un ascétisme constant, nous avons le devoir donc de nous accorder des moments de repos. Jérôme le décrit sur les derniers temps si cassé de vieillesse, qu’il fallait le porter aux réunions pendant lesquelles il se contentait de répéter inlassablement : « mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres », et que cela suffisait à tout. Cette anecdote est sans nul doute véridique !
Dans tous les cas, lorsqu’il écrit son Évangile, nous sommes vers l’an 100. Pierre a été crucifié 35 ans auparavant. Jean jouit forcément dans cette période d une grande autorité par rapport à Évariste, le successeur de Pierre, qui siège dans la lointaine Rome. En face de Jean, Évariste ne peut être qu’ombragé.
« L’Esprit et l’ Amour souffleront toujours où et quand ils voudront », rappelle très justement Jean Guitton, lorsqu’il compare ces deux hommes. Ceux qui cherchent le cœur de l’Église Intérieure ne pourront le trouver que dans les âmes ardentes et pures qui sont réellement les préférées de Jésus. Cependant, comme dans l’univers tout fonctionne et s’équilibre à partir de deux pôles complémentaires, le gouvernement de l’Église extérieure devait se maintenir, le corps du Christ devait avoir un centre temporel, dans la ligne des successeurs de Pierre. On trouve à ce sujet dans le dernier chapitre de l’Évangile, un hommage rendu à Pierre et à son rôle de chef.
Le cercle très fermé des intimes de Jésus, lui, dépend d’un autre centre tout spirituel situé sur une montagne réelle et vénérée dans toute l’Asie, tout en étant inaccessible à tous ceux qui n’y ont pas leur place. Sédir, ce voyant extraordinaire, décrit ce centre mystérieux d’une manière très détaillée dans son livre : Le sermon sur la montagne.
Jean meurt à Selçuk prêt d’Ephèse à l’âge de 98 ans, c’est-à-dire en l’an 101. Il rend son dernier soupir, dans une petite fosse au milieu des pleurs de ses disciples. Quelques jours avant, Jean avait été prévenu de sa fin prochaine, car il avait été invité par son Maître à venir manger à sa table.
Pour conclure nous indiquerons simplement qu’Anne Catherine Emmerich, dans ses visions, dit, comme dans le livre d’Isidore, que son corps enseveli de lumière quitta la terre pour s’en aller dans un lieu resplendissant situé en orient. On ne retrouva jamais son corps ; de ce fait sont ainsi parties toutes les légendes d’immortalité. Comment ne pas penser aux envolées similaires d’Hénoch et d’Élie ? Cette « Montagne des Prophètes », centrale, située quelque-part au nord de l’ancien paradis terrestre, ne doit surtout pas être confondue avec les légendes de Shamballa qui évoquent une ville féerique au nord de la rivière Sita, ou avec une hypothétique grande loge blanche située au Tibet. Non, ces deux centres n’ont vraiment rien à voir ! Quand au royaume « souterrain » d’Aghartha, c’est encore une autre confusion, toute aussi facile que fausse.
Mais revenons à Sédir qui nous dit que de ce cette Montagne secrète Jean parcourt le monde, et cela est toujours valable aujourd’hui, à la recherche des bénédictions que le Sauveur sème constamment pour les apporter ensuite à la terre aride. Comme l’aigle qui a contemplé les magnificences du soleil, il doit à cause de sa nature redescendre vers la terre.
Sédir va plus loin et conclut en quelque sorte nos propos en affirmant : « Avec Jacques, il est un homme qui, à un moment donné de son existence extra-terrestre, a reçu un don spécial pour accomplir un certain travail ; et c’est parce qu’il a su conserver ce don qu’il a mérité l’amour particulier du Christ. »
Un jour peut être, si Dieu veut, nous croiserons ce noble voyageur, auquel la tradition a donné plusieurs noms, inaperçu de ceux qui ne doivent pas le rencontrer, n’étant à la fois ni un corps, ni un fantôme, dans un rêve ou même sur terre, demain peut-être en allant au travail, ou dans un siècle, dans un désert à l’autre bout du monde. Nous le croyons fermement.
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