La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles
Est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour :
Rester gai quand le jour, triste, succède au jour,
Être fort, et s’user en circonstances viles,
N’entendre, n’écouter aux bruits des grandes villes
Que l’appel, ô mon Dieu, des cloches dans la tour,
Et faire un de ces bruits soi-même, cela pour
L’accomplissement vil de tâches puériles,
Dormir chez les pécheurs étant un pénitent,
N’aimer que le silence et converser pourtant,
Le temps si grand dans la patience si grande,
Le scrupule naïf aux repentirs têtus,
Et tous ces soins autour de ces pauvres vertus !
– Fi, dit l’Ange Gardien, de l’orgueil qui marchande !
Paul Verlaine, Sagesse I – VIII
Verlaine évoque par sa verve poétique notre cadre quotidien qui peut apparaître peu passionnant. En écho, Sédir nous transmet par sa prose passionnée cette incandescence qui améliore, transfigure ce même quotidien vers les sommets de la réalisation intérieure.
Cette rubrique vous propose donc la série d’extraits suivants :
- Le mysticisme théorique [extraits], in Forces mystiques & conduite de la vie, éd. 1956, pp. 33-35.
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