par Cornélius
En matière de spiritualité, on se fatigue souvent à aller chercher très loin ce qui est proche, voir très proche. Bien que ce voyage vers l’Orient de notre esprit, conduit par notre volonté ne soit pas obligatoire, il faut la plupart du temps de nombreuses désillusions, doutes et crises avant d’harmoniser les fluctuations de son esprit avec celles de son cœur. L’étroit et discret porche ouvrant sur le sanctuaire intérieur est pourtant ouvert à tout homme de bonne volonté, toutefois un « vrai » travail intérieur doit en général d’abord être effectué afin de se libérer des voiles du monde, des préjugés et des passions. C’est pour cela que si peu remarquent la porte « intérieure » du Temple à l’humble architecture dénuée de toute séduisante et mystérieuse ornementation.
Le Royaume de Dieu n’est pas de ce monde, et pourtant il siège secrètement dans le cœur de l’homme. Cependant une majorité de spiritualistes vont le chercher ailleurs. Nous sommes assurés que celui qui désire vraiment la lumière, et la cherche vraiment « avec ses tripes », au-delà de son image, ne sera jamais déçu. Jésus a promis sur la montagne, et le Dieu qu’il est tient toujours ses promesses. Les paroles divines traversent les siècles. Le sermon sur la montagne est encore valable aujourd’hui, il est et reste la promesse du bonheur et de la béatitude, quelles que soient les gesticulations insensées de notre civilisation matérialiste et contradictoire. Et même lorsqu’une de ses paroles est prête à s’éteindre comme un flambeau, à cause de l’acharnement du prince des ténèbres, le bon Dieu ou un de ses archanges magnifiques remet discrètement un peu d’huile afin de raviver la flamme trop faible.
L’univers, comme chacune de ses parties, a besoin pour se maintenir d’un support spirituel. La lumière, à l’origine de toute chose, est ce pivot central sur lequel tout repose, qu’il s’agisse du minuscule atome ou de l’immense galaxie. La terre et l’humanité n’échappent pas à cette loi immuable, toutes deux ont besoin de recevoir un rayon du soleil des âmes pour ÊTRE ; sans cela nous retournerions très vite à la poussière. Ainsi, par intervalle, à chaque tournant important, surgissent des Enfants de Dieu venus pour intercéder en faveur du salut du monde. Grâce au sacrifice constant de leur vie, à leurs silencieux exemples, leurs incessantes prières et actes de charité envers tout être vivant, ces âmes d’exception fournissent à la terre de nouveaux matériaux pour l’évolution générale. Semant la Lumière de l’Amour divin dans tous les domaines du vivant, ces chefs de file de l’Armée de la Lumière attirent inévitablement sur eux tous les regards. Mais, comme toute chose appelle son contraire, les Amis secrets du Seigneur s’attirent aussi malheureusement toutes les cupidités et ainsi les violences les plus injustes.
Malgré les chemins très rocailleux qu’ils aplanissent pour les rendre plus aisés à chacun, ils entraînent dans leurs sillages la cohorte de tous serviteurs du Ciel des plus humbles aux plus forts, c’est cela la « communauté lumineuse de Dieu ». Cependant, pour les besoins de la destinée terrestre, quelquefois ces disciples éparpillés aux quatre portes de la terre se rassemblent temporairement et l’on assiste comme à une cristallisation sur le plan matériel et social de la « communauté de Lumière ». Floraison de l’humanité dont le parfum est divin, il peut arriver qu’elle se manifeste alors sous la forme d’une fraternité et dans l’invisible d’une rose blanche.
Ne nous perdons pas cependant dans les clichés habituels issus du spiritus mundi, l’imaginaire est souvent trompeur si le cœur est impur. Le divin Pasteur et ses chiens veillent et prient afin que ceux qui ne sont pas prêts à entrer dans la Bergerie restent dehors. Il y a un mur de silence et il est impossible de se faire une idée exacte de ce Centre tant qu’on n’y a pas pénétré en chair et en os. Les âmes sont avant tout unies « en Esprit », et les manifestations terrestres, lorsqu’elles ont lieu, n’ont sans doute rien à voir avec l’image qu’on s’en est habituellement construit avec les livres. C’est l’Esprit de Sagesse qui instruit lui même chacun de ses membres et non d’hypothétiques intermédiaires et gourous qui se cachent derrière la robe d’adeptes d’une « grande loge blanche » ou d’une mythique « Shamballa », chimères trop célèbres pour ne pas les citer.
L’erreur la plus répandue est de confondre ces centres reflétant une partie de Lumière avec la Lumière du Christ elle-même. Nous ne nions pas que nous pouvons trouver sur certaines routes de caravaniers des centres issus de l’antique sagesse de l’île de Haninn, des fraternités humaines au passé lointain dignes de tous nos éloges, mais là encore s’il y a quelque ressemblance, la prudence nous interdit d’associer ces corporations, ayant entre autre en Orient pour symbole une ruche ou une étoile, avec la fraternité renfermant dans son sein tous les mystères de Dieu et de la nature évoquée par le conseiller Karl von d’Eckhartshausen dans ses lettres écrites à la fin de sa vie (1) et dont le siège spirituel se trouvait il y a encore un siècle en France.
Ami lecteur, nous croyons que cette assemblée a bien existé et qu’elle ne constitue ni une légende, ni une secte de plus, au contraire qu’elle est réellement dépositaire du Trésor de Lumière pour la terre et son devenir, ses vérités portant le sceau de l’éternité. Le Christ vivant est le chef en personne de cette assemblée traversant les âges. Mais laissons la parole à Sédir qui nous dit que l’initiation à cet « Ordre » dans l’histoire comporte dans le premier œuvre, deux degrés principaux en lien direct avec les personnages d’Initiations (2) :
« Dans le premier, le candidat se rend digne de l’attention des Frères. C’est une période plus ou moins longue ; elle peut durer trois ou trente ans. La volonté, sans cesse active cherche partout, fait travailler l’intelligence, subit des échecs nombreux et ne lasse jamais, jusqu’à ce qu’elle soit tout à fait épuisée.
;« Alors arrivent le dégoût, le désespoir, puis une sorte de morne indifférence. C’est une seconde phase, ou le néophyte est appelé à de plus grands efforts que dans la première, mais dans un domaine différent. À cause de ce changement de travail, la volonté reçoit des forces nouvelles.
« Quand cette seconde préparation est terminée, un Frère se manifeste, et le néophyte fait la connaissance de son initiateur sur le plan matériel. Le plus douloureux de l’effort est accompli. »
(1) La nuée sur le sanctuaire, ou quelque chose dont la philosophie orgueilleuse de notre siècle ne se doute pas.
(2) Sédir, « Comment devenir initiable à la Fraternité des Rose-Croix », in Les Rose Croix.
M.Mme,
Alors pourquoi chercher au delà du revers de ce que révèle la médaille de votre préambule ?
D'autant que Sédir annonce plus d'une fois, que cette Tradition a changé de noms plusieurs fois et donc qu' "aujourd'hui" elle ne se nomme plus de la manière usitée comme il est précisé ici en index.
L' amoureux sait pertinemment que les ordres ou degrés qui se targuent de semblables appellations ne sont que le reflet d'une ancienne fable !
Ajoutons à cela que l'ouvrage de Sédir titré selon votre citation, ne fut que le résultat d'un montage posthume d'articles rédigés pour certains bien avant la révélation qu'il vécût !
Aurait-il dans ce cas accordé son imprimatur ?
De plus l' internet n'est que la contre façon de la véritable crypte et en aucun cas le reflet de la Lumière qui s' y fait jour... Comment donc y oser poser cette question implicite ?
bien cordialement,
Rédigé par : .C.V. | 28 novembre 2010 à 15:25
Cher monsieur,
En réponse à votre commentaire je souhaite tout d'abord vous remercier pour le crédit que vous nous apportez en prenant le temps de nous lire. Nous ne sommes pas des anachorètes et privilégions l'envie de partager avec des convives nos élans, nos interrogations, nos réflexions... tout ce qui meuble notre demeure. Et "internet" étant ce que les hommes en font, nous le fréquentons plus que les "cryptes" qui sentent le renfermé, même si, il y a plus de 2 000 ans, elles pouvaient abriter des bourrasques les chercheurs de trésor.
Quant à l'historique de la création des ouvrages de Sédir, je laisse le soin aux exégètes d'en débattre, sachant que très souvent les transmissions orales se défigurent à la longue en omettant de transporter avec elles la "totalité de l'être".
Cordialement.
Chappuis
Rédigé par : Chappuis | 03 décembre 2010 à 14:58
Cher Monsieur Chappuis,
Toutes les cryptes ne sentent pas le renfermé car comme elles sont toutes reliées à de nombreux cœurs, (dixit la loi des signatures) et que certains d’entre eux étant ouverts pour laisser passer l’Air Lumineux par delà la Terre humide, certaines respirent donc la bonté et la discrétion active. Preuve en est : votre blog !
De plus vous savez autant que moi que les exégètes savent tout faire sauf de débattre vu la lourdeur de leur croyance dogmatique étouffant le corps, puis l’Âme ne laissant alors aucun Esprit venir comme le vent impétueux de la Connaissance...
Amicalement,
C.V
Rédigé par : Charles | 15 septembre 2012 à 19:26