par Cornélius
Cher Ami, vous m’avez demandé de vous dire quelques mots sur cet Inconnu à l’ âme sublime. Dès que vous m’avez parlé de cette idée, elle m’a d’abord ravi, mais peut-être n’aurais-je pas dû accepter votre offre trop vite.
Je comprends bien votre souhait, car cette rencontre est la plus belle de mon existence. Il n’ y a pas un jour où je n’y pense, cependant ce lien intime est trop lié au secret de mon cœur.
Chacun aborde la montagne spirituelle par un versant différent, et le mystère de Cet Être est tellement lié au secret des âmes qu’il appartient à chacun de se faire son opinion. Voici dans cet esprit, un extrait d’une lettre du docteur Lalande écrite le 14 août 1910 et que l’on retrouve dans un carnet personnel de Sédir :
« Je ne suis pas pour les publications faites à demi, ni pour les révélations de choses spirituelles relatives à lui...
« Ni vous, ni moi n’avons rien compris à ses paroles. Et voilà pourquoi je crains tant de les voir commenter. Car même, si par effort d’esprit, nous arrivons à les synthétiser en un système, comme on fait pour Plotin, pour Agrippa ou pour Kant, nous n’aurions jamais qu’une constitution fictive, un château bâti de nos propres matériaux, suivant nos plans et prêt à s’ écrouler demain. C’est le système de M. X ou Z, que je connais, qu’on me ressasse tous les jours, et dont on se sort pour juger et proscrire les autres. Vanité !
« ...Et le tort qu’on lui porte en présentant cela comme sa doctrine est immense. Ou plutôt le tort qu’on fait aux esprits en son nom, car pour Lui, cela n’a guère d’importance... »
Vous comprendrez en lisant ces mots, mes retenues. Le silence est le gardien des vertus les plus hautes. Les Amis de Dieu ne cherchent qu’humilité et discrétion. Ils se rangent toujours derrière le Christ. Car Jésus+Christ est l’unique porte qui mène au Royaume de Dieu. Jamais le Maître de Sédir n’a prétendu lever un voile sans l’autorisation du Père. C’est pour cela que la plus grande partie de sa vie est restée secrète et le restera. Personne n’a su ce qu’il faisait la nuit, on le croyait dans ses laboratoires de pharmacien. Qu’est ce qui nous dit qu’il ne priait pas comme Jésus dans un jardin, qu’il n’était pas au milieu des pauvres dans le froid du milieu de la nuit, ou dans quelque palais à l’autre bout de la terre ? On peut le chercher toute sa vie, essayer de récolter des informations sur lui, rassembler les fragments épars qu’il a laissé dans différents groupes de disciples, nous ne savons au final pas grand chose sur lui. La plus grande partie de sa vie reste inconnue.
Se taire, est donc le plus bel hommage qu’on puisse lui faire. Le « culte en Esprit et en Vérité » n’est encore pour l’homme qu’un germe à peine perceptible, de même l’âme de l’ homme n’est encore qu’un frétillement.
Pour ce témoignage personnel : je ne puis renvoyer le lecteur qu’à mes modestes commentaires sur Initiations, et si j’ai choisi de me caler derrière l’ écrivain Sédir, un de ses disciples directs, c’est qu’il avait reçu du Ciel la sagesse suffisante pour parler. Mes modestes commentaires, ne sont qu’un prolongement de son roman et sans un certain nombre de conditions, jamais nous nous serions lancés dans l’aventure. La forme littéraire choisie laisse une grande liberté au lecteur. Derrière l’ensemble des chapitres, l’Ami se dévoile sous plusieurs visages. Pour chaque famille spirituelle, ce visage est différent. Grâce au génie de Sédir, à la pluralité de formes et de mouvements, la lumière peut être saisie sous plusieurs angles, et c’est cela la puissance de cet ouvrage. Nous pouvons indiquer simplement que « né de l’Esprit », l’Ami de Dieu dépasse largement la stature terrestre et humaine d’Andréas et nos différentes tentatives d’ étiquetage. Il appartient à chacun de découvrir les hautes révélations contenues et la multitude des facettes sous lesquels ce « Frère du Christ » incompréhensible y est décrit.
J’aime aussi beaucoup Le Maître Inconnu Cagliostro de Marc Haven, où l’on retrouve derrière les traits et la vie mouvementée du « divin Cagliostro », de nombreuses ressemblances avec notre thaumaturge. Les âmes, venues du Ciel apporter sur terre la lumière et la paix, subissent malheureusement les tortures les plus cruelles de la part des hommes. Dans cet ouvrage magistral, dépassant de loin son cadre, on sera saisi par l’Esprit qui règne entre les lignes, et c’est ce sentiment le plus profond, le plus intime qui nous semble une fois encore le meilleur critérium.
Sans oublier le célèbre ouvrage d’Alfred Haehl, auquel on doit aussi la participation d’Émile Besson et d’un autre serviteur du Ciel qui souhaitait rester discret. Il s’agit incontestablement du meilleur recueil de souvenirs et de paroles rapportés par ses disciples. Ce livre nous dévoile un personnage aussi lumineux que bouleversant. Sa lecture emportera les âmes vers des réalités supérieures car bien que composé de paroles très simples, elles renferment l’insondable sagesse évangélique. La lecture de ce livre n’en est pas moins des plus délicates car il renvoie aux questions fondamentales de l’existence. On regrettera simplement cette grande tentation par certains esprits de vouloir y fixer un « enseignement universel », et l’erreur de prendre « pour soi » des paroles dites il y a un siècle, et destinées à des disciples dans des conditions très particulières. L’auteur nous avertit très justement à ce sujet dans les premières pages.
Mais que l’Ami lecteur lise surtout le livre de Sédir Les Amis de Dieu, il trouvera dans les pages du dernier chapitre Un Inconnu, la plus belle, la plus vivante, la plus profonde des descriptions jamais écrites.
Cher Ami
Comme l'eau de source coule sur un banc de gravier, les mots que vous assemblés ruissellent sur notre esprit, avec limpidité ; ce courant les porte tout droit vers le cœur sincère, avide de cette vérité qui nous dépasse tous, puisqu'elle est intérieure et discrète. Nous recevons chacun de cette vérité la mesure qui nous convient, destinée à l'être qui nous habite. Aucun vocabulaire ne peut traduire ce ressenti, puisque il est différent en chacun de nous. Mais ce que nous pouvons affirmer haut et fort, se sublime, se partage.
Avec ma sincère affection.
Rubys
Rédigé par : Rubys Botréas | 13 février 2010 à 09:18