par Amo
Avoir le culte du Réel, ne pas se laisser séduire par les apparences.
Chercher à sentir ce qui est.
Dieu, c’est le centre, l’Unité.
La Raison, c’est la Vibration, la Causalité.
Ne pas jouer sur les mots. Dans l’Univers, reconnaître la Loi unique de l’effet et de la cause.
Au-dessus de l’Univers, du Manifesté, du Différencié, chercher l’Unité pure qui est le Divin par excellence d’où rayonne, où aboutit la parfaite Harmonie, l’éternelle Mélodie.
L’Amour nous oriente vers le Divin, la Raison dirige nos pas.
La Religion, fondée sur l’Amour, se préoccupe de l’Unité.
La Science, fondée sur la Raison, se préoccupe de la Causalité.
L’Amour universel est ce qui relie tous les Êtres et les réunit à l’Être, à l’Un.
La raison ne relie pas, ce n’est pas sa fonction ; elle est la Loi des existences, elle gouverne la Vie.
Une religion ne saurait être basée sur la Raison unique, pas plus qu’une science sur l’Amour.
La Religion s’élance dans l’Invisible par l’Amour qui renverse toutes les barrières, qui est d’autant plus puissant qu’on s’élève.
La Science étudie le visible, analyse et synthétise les faits, dont le domaine est restreint aux vibrations qui impressionnent nos sens.
Elle peut conclure par l’analogie à l’au-delà, en tous cas utilise largement l’Hypothèse qui n’est jamais qu’une explication provisoire, vérité restreinte utilisable cependant.
La Science n’a pas à s’opposer à la religion ; la première, étudiant le visible, agirait sottement en prétendant qu’il n’y a pas d’autres réalités que celles qui tombent sous nos sens, alors que d’autre part elle conclut à l’existence d’une échelle infinie de vibrations non perçues par les sens (résonateurs accordés pour quelques vibration seulement) actuels.
La Religion doit profiter des conquêtes de la Science pour rectifier ses propres spéculations ; elle ne doit jamais être en opposition avec la Raison ou Causalité.
La Science ayant conclu à l’Unité des forces physiques, la religion peut triomphalement, plus que jamais, conclure à l’unité totale que l’Amour avait révélée tout d’abord.
La Science déclare que nos sens nous trompent, ne nous renseignent pas sur la nature exacte des corps ; la religion peut s’en réjouir. Cet aveu de la science qui était nécessaire et confirme son autorité sans infirmer celle de la Science.
L’évolution darwinienne est une des faces de la Causalité.
La conservation de l’énergie en est une autre.
Si l’atome demeure indestructible à travers toutes les combinaisons auxquels il participe, nul doute que l’atome conscience, qui est notre vrai Moi, ne se conserve intact à travers les pérégrinations, les nombreuses existences.
Pour celui qui a le culte de ce qui est, les distinctions esprit, matière s’effacent ou du moins restent dans le relatif.
Il y a la Vie partout, conséquemment l’Esprit partout, comme partout aussi la Matière, les deux adversaires étant, au fond, inséparables, puisqu’ils ne sont que deux aspects de l’Essence, de la Substance primordiale.
Double aspect qui sert à l’acquisition de la Soi-Conscience pour le rayon divin qui est nous-mêmes, lequel, plongé dans l’inconscience, au sein de LUI, l’Être des Êtres, dut pour acquérir la Conscience descendre dans l’obscuration de l’Individualisation jusqu’à son extrême limite, d’où il revient par sa rentrée dans l’Harmonie Universelle, vers LUI-Même.
Qu’on me pardonne ce qui a l’air obscur. Cherchez et vous trouverez. Le Royaume du Ciel se conquiert par la Violence.
En conduite pratique, il ne faut jamais cesser de s’appuyer sur l’Unité, de s’unifier à elle par l’Amour. On puise ainsi la flamme au foyer. Pour projeter alors, ne jamais se départir de la rigide Causalité, de la Raison.
Que de confusions résultant de ce qu’on ne sait pas habituellement distinguer d’abord, pour les conjoindre ensuite : l’Unité, la Causalité (Dieu, Loi), ou l’Amour, la Raison.
La Raison, c’est la Causalité vue intellectuellement, de même que la justice est cette Causalité vue sentimentalement.
La LOI de l’effet et de la cause ou CAUSALITÉ est sans commencement ni fin, le moteur de l’Univers ; elle tend à rétablir l’équilibre rompu par la Liberté.
Il résulte des deux effets (Liberté, Loi) l’Harmonie ou conciliation entre le repos et le mouvement, la Liberté et l’Assujettissement, la Multiplicité et l’Unité. Le Corps est une harmonie entre la cellule et l’ensemble des cellules qui constitue une nouvelle Unité, une nouvelle cellule d’un corps plus grand encore, l’Humanité, etc.
La poésie est une harmonie conciliatrice de la forme rigide, le vers, le rythme et l’inspiration, la flamme, le Verbe.
Tout le monde connaît l’harmonie musicale dans laquelle le musicien est à la fois libre et assujetti.
Tout homme, par le seul fait de son apparition sur la terre, appartient à deux familles : la petite (père, mère, frères, sœur, etc.) et la grande, l’Humanité. Toute autre distinction est artificielle, temporaire.
Les patries avec leur tendance à l’agrandissement, à l’envahissement des autres, ne sont que le résultat de la marche inconsciente qui pousse l’homme de sa petite famille à sa grande famille. Tout le problème social international consiste à réaliser l’Harmonie entre la petite famille et la grande et non à absorber l’un des termes par l’autre ou à chercher une identification impossible.
Il faut donc réaliser l’harmonie des intérêts matériels, sentimentaux, intellectuels et spirituels de tout individu et du corps social terrestre entier. Voilà le problème. C’est en vain que les socialistes actuels veulent le ramener à une simple question de satisfaction des appétits inférieurs ; ils se briseront entre eux, ils armeront l’homme contre l’homme, rien plus. Tant qu’on exclura l’Amour, l’élément liant, on aboutira à de piteux échecs.
Et, comme l’Amour ne sera régénéré dans le cœur des hommes qu’avec leur reconnaissance de l’Harmonie et de la solidarité universelles de tous les règnes visibles et invisibles de l’Univers, cela revient à dire qu’il n’y a pas de solution partielle du problème.
Ceux qui parlent d’un socialisme soi-disant scientifique, en excluant la plupart des conditions du problème, se payent de mots et prouvent qu’ils ne possèdent aucunement l’esprit scientifique.
Mais, tant que les savants officiels refuseront l’examen des phénomènes dits spirites et autres non classés par l’Académie, tant que les prêtres refuseront de lever l’éteignoir sous lequel ils prétendent étouffer la Raison humaine, tant que les bourgeois financiers refuseront une répartition plus équitable de la fortune publique, tant que l’Égoïsme aveugle sera le Dieu universel, l’homme sera un loup pour l’homme, et le socialisme des ventres affamés fera ses progrès, d’autant plus rapides et plus sûrs que la corruption sera plus générale.
Pour les matérialistes néantistes, il n’y a pas de Causalité.
Pour les croyants occidentaux, catholiques, protestants, il y a un effort enfantin, un essai de compréhension, un germe de Causalité, le Dieu qui après une éternité d’inaction crée la Terre, le Soleil, les Étoiles : c’est simpliste.
Allez dire aux matérialistes, comme aux catholiques, qu’il y a des terres innombrables dans l’Espace ; dites aux premiers que ces terres sont logiquement habitées (une seule Loi d’évolution dans le Kosmos), aux seconds que chacune exige à son tour une ou des Messies et que la personnalité de Jésus ne peut être la seule, qu’il doit y avoir des quantités innombrables de fils de Dieu (en leur centre, tous manifestation du Verbe unique) : les uns et les autres ne vous écouteront pas.
Ils sont décidés à ne voir que la lettre dans le temps et l’Espace.
Myopes volontaires, vous êtes de même race ! Tous, campés dans vos partis pris, vous êtes les ennemis communs de la Vérité.
La Vérité, c’est ce qui est. Cherchez à connaître ce qui est ; pour cela, placez-vous sincèrement en face du Problème. Baignez-vous dans l’Être, aimez-le, sentez-le et reléguez tous les systèmes incomplets, tous les partis pris, toutes les opinions préconçues.
Tout le monde : catholique (amour sans raison), les protestants (raison sans amour, d’où la croyance froide au salut individuel), les savants (non philosophes), les philosophes (néantistes, la plupart) ignorent ou feignent d’ignorer la Causalité, la Loi des effets et des causes dont la chaîne est sans fin dans l’espace et le temps.
Pas d’arbitraire donc, pas d’interruption non plus.
L’Univers est soumis à des périodes d’action et de repos, mais ces périodes ne sauraient jamais cesser. Si l’on veut qu’elles cessent, on entre dans l’Illogique, dans l’Arbitraire ; alors, une bonne fois pour toutes, qu’on ne parle plus de Raison !... ou qu’on définisse ce qu’on entend par Raison.
Une chose n’est pas juste parce que Dieu la veut, mais Dieu la veut parce qu’elle est juste, disait saint Thomas d’Aquin, l’Ange de l’École.
Donc Dieu est soumis à la Justice absolue ; donc il ne saurait y avoir d’autre volonté que la Loi de Justice ou Causalité (car la Justice veut la rétribution exacte des actes, c’est-à-dire la succession, sans perte ni gain, des effets et des causes, à travers mêmes toutes les transformations).
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