par Laflèche
« Quiconque se soucie pratiquement des choses divines est un jardinier. »
Sédir
L’unique nécessaire c’est que nous puissions faire passer la Volonté du Père à travers nous.
Nous pouvons rêver que cette union ait lieu le plus souvent possible et même idéalement à chaque instant. Penser que cette réalisation en nous soit l’aboutissement de tout ce que les hommes et les femmes désirent depuis la nuit des temps, cela semble trop simple. Penser que ce principe épuise toutes les sciences, toutes les formes d’art, toutes les ambitions des individus et tous leurs désirs, cela encore paraît trop simple. Pourtant, le moyen de salut de l’humanité ne peut être qu’une solution à la portée de tous, universelle, sans distinction de personnes. Tellement simple que « c’est à la fois un jeu d’enfant qui peut être réalisé en une heure et un travail de géant que des milliers de siècles sont à peine suffisants pour accomplir ». Ce qui nous coûte le plus c’est de croire possible cette présence divine en nous et la laisser agir. Sédir nous indique tous les moyens possible pour laisser agir la présence du Ciel dans nos actions : il nous prévient que l’on peut multiplier les exercices à l’infini pour améliorer cette collaboration ou bien accepter de se donner simplement tel que l’on est et de prendre le temps d’une seconde pour appeler notre Ami. Il suffira de dire : « Que je vive en toi cet instant ».
Comment dépeindre l’ineffable présence divine ?
Peut-on appréhender la volonté du Père et en esquisser les contours comme nous le ferions face à un sublime tableau ? La Volonté du Père peut-elle être définie ? Le Tao nous avertit que toute vérité tracée n’est pas la vérité. Il est difficile de vouloir définir ce qui par définition échappe à toute explication rationnelle. Nous pouvons l’appréhender par le cœur et par une gamme de sentiments. Il nous faudrait une langue appropriée aux contrastes et aux assemblages antinomiques pour dépeindre l’ineffable présence divine. Ce serait par exemple parler d’une grande force cosmique associée à la plus douce fragilité ou bien la puissance de la volonté entremêlée d’abandon ou bien encore l’art de voir quelque chose en détail et de loin en même temps. Il est bon de se souvenir que la présence du divin en nous est une présence amicale. Elle est la douceur la plus sublime que nous puissions imaginer à nos côtés. Ce sont des mains chaleureuses posées sur nos épaules après avoir déposé le fardeau devenu inutile. C’est une présence réelle de notre créateur dans les cellules de notre corps, dans notre esprit et notre âme.
Une présence qui ne dérange rien de notre personnalité.
Notre Père créateur ne se donne que dans la mesure où nous pouvons l’accueillir. Il ne nous transmet des bienfaits que dans la proportion où nous pouvons les recevoir. Depuis le centre de notre individualité il ne dérange rien. Il respecte en nous notre personnalité depuis le Je central et le Moi centrifuge qui est notre originalité propre acquise au fil des existences. Son mode d’action est donc absolument respectueux de chacun. Il aurait pu nous donner une liberté immédiate en nous prévenant de toutes les actions qui engendrent du désordre mais cela aurait été un amour de contrainte pour les créatures. Au contraire le Père est l’amour inconditionnel en tant que créateur. Il répond présent à toute situation de la condition humaine. Par amour il passe partout. De sorte que nous avons la possibilité de l’appeler sur le chemin de l’existence humaine. Comme il nous veut libre, il nous laisse expérimenter tout ce qui n’est pas avec Lui. Il nous laisse le temps et l’espace nécessaire à nos expérimentations jusqu’à l’épuisement de la coupe de nos propres possibilités. Il nous accompagne dans le dédale des innombrables contraintes de notre destinée que nous nous sommes nous-mêmes forgés. Le Père se donne, il ne nous prend pas ! Il participe à nos errements, il porte avec nous les bagages encombrants et élimine sans doute beaucoup de nos problèmes sans que nous en ayons conscience. Il nous laisse lutter avec les obstacles parce que nous avons besoin d’avancer à une vitesse personnelle. Toute relative de chacun. Il sait que nos arrêts ici et là, nos expéditions sur les chemins de traverse, les aventures dans toutes sortes d’impasse, nous en avons besoin ! Dieu est la vie lui-même, il ne veut pas nous ôter nos béquilles ainsi que nos jouets favoris. Il ne heurte rien. Telle l’aiguille d’acupuncture, il va agir profondément à partir d’un point minuscule respectant notre structure individuelle, car le Père connaît l’utilité de tous les systèmes et de toutes les structures avant d’y opérer un changement. Sans doute ne le fait-il qu’à l’invitation de ses créatures. N’est-ce pas cela la prière ? Et n’est-ce-pas le seul espace possible de modification de toute trame de vie individuelle et collective ?
Un désir divin qui nous pousse ?
La définition dans le dictionnaire du mot volonté donne deux directions et deux ambiances : « Faculté de se déterminer par rapport à des actions » ou bien « ce que désire un individu ». N’y a-t-il pas un désir divin qui nous pousse vers la vie ? Pourquoi occulter que derrière le mot « Volonté du Père » existe aussi un puissant sentiment d’amour venant de Lui pour toutes les créatures ? Le Père est Amour et désire mettre en œuvre pour chacun la solution parfaite. Il est bon de rajouter cet ingrédient « amour » dans notre pensée lorsque nous demandons la réalisation de Sa volonté. Oui le Père est bon ! Rappelons-nous aussi que nous ne captons que du relatif de notre propre point de vue et que ce que nous percevons de Dieu est déformé par notre personnalité. Soit nous vivons par nous-mêmes dans une perpétuelle déformation de nos perceptions et dans un rapport compliqué à tout être et à toute chose soit nous nous abandonnons à l’union de ce créateur pour le meilleur de chaque instant de notre parcours sur cette terre.
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